Le village compte
aujourd’hui plus de 2.000 âmes essentiellement des «Niominkas», des
pêcheurs Sérères. L’activité principale des femmes reste la pêche des huîtres
et autres produits halieutiques. Comme tous les autres atolls de la région,
Diogane n’échappe pas à la règle des 22 îles que composent les îles du
Saloum.
La vie dépend de la montée de l’eau et de la chaleur
Coupés
du reste du monde par la mer et le bras de mer, les habitants de ces localités
sont, en effet, «oubliés», privés d’eau et d’électricité. Ici, la survie dépend
de la montée de la mer et de la chaleur.
«Vérité
en deçà des Pyrènes, erreur au-delà». Cet adage a toute sa signification
dans le vécu quotidien des insulaires. Si en terre ferme, les gens se plaignent
de la montée de l’eau, dans les îles c’est le contraire. On prie que l’eau
monte pour que la navigation soit rapide et stable. Et le réchauffement
climatique n’est pas la politique de cette population qui vit grâce à la
chaleur du soleil, pour le bien-être et le fonctionnement des panneaux solaires
qui alimentent les forages et les foyers.
A
Diogane, la seule activité des femmes reste la pêche des huîtres et des autres
produits de mer vendus à bas prix sur le marché. Les populations n’ont pas
d’eau. Le seul forage de la localité est tombé en panne depuis 2000. Et pendant
15 ans, les insulaires vivent le martyr. Paradoxe ! Même s’ils sont entourés
d’eau, la population souffre le martyr pour trouver le liquide précieux. Et
trouver de l’électricité dans ces îles devient un véritable parcours du
combattant, parce que dépendant de la chaleur. Devant un micro, les populations
les femmes notamment se lâchent et font un exposé de leur quotidien dans
l’espoir de trouver un «sauveur».
«Nous avons beaucoup de difficultés. Nous travaillons dans la mer, mais on n’a pas de pirogues et notre seule activité c’est la pêche. Les pirogues que nous utilisons ne sont pas motorisées. Nous pagayons tous les jours et nous parcourons plus de 30 km avec des pirogues artisanales sans moteur. Nous naviguons donc avec la pagaille et nous sommes entourés d’eau, mais paradoxalement, notre principale souci c’est l’eau», nous dit Mariama Sarr, une habitante de Diogane.
«Nous avons beaucoup de difficultés. Nous travaillons dans la mer, mais on n’a pas de pirogues et notre seule activité c’est la pêche. Les pirogues que nous utilisons ne sont pas motorisées. Nous pagayons tous les jours et nous parcourons plus de 30 km avec des pirogues artisanales sans moteur. Nous naviguons donc avec la pagaille et nous sommes entourés d’eau, mais paradoxalement, notre principale souci c’est l’eau», nous dit Mariama Sarr, une habitante de Diogane.
3 mois sans électricité, faute de soleil
Selon
cette dame, ce sont les problèmes liés à la mobilité qui favorises les
difficiles conditions de vie. «Le ‘Courrier’ (Ndlr : La pirogue qui fait la
navette entre les îles et les autres villes) ne vient que les lundis et les
jeudis. Pour aller au marché hebdomadaire de Sokone, nous sommes obligées de
quitter le mardi pour passer la nuit à Sokone et ne revenir que le
surlendemain. Et quand la marée est basse, nous restons coincés dans l’eau
pendant plusieurs heures attendant la marée haute», confie cette mère de
famille d’une cinquantaine d’années.
«Et
le pire dans ça, renchérit Mariama Sarr, c’est que pour évacuer un malade, il
vous faut au moins 30 litres d’essence, soit environ 15.000 francs Cfa. Si vous
n’avez pas les moyens, votre malade va mourir en cours de route». «Nous avons
des difficultés liées à l’eau et à l’électricité. Quand il n’y a pas de soleil,
il n’y a pas d’électricité. Cette année, on est resté pendant 3 mois sans
électricité, parce qu’il y avait pas de soleil, donc pas de chaleur. Et l’eau
n’en parlons pas. Le forage ne marche plus, nous stockons l’eau de pluie dans
des citernes et c’est cette eau que nous buvons toute l’année. La vie est dure
ici», se lamente la dame sur un ton désespéré.
A
les en croire, leur stock d’eau est presque épuisé et la seule alternative est
de boire l’eau salée en attendant l’arrivée de la saison des pluies. «Il y a
une usine de désalinisation de l’eau de mer en eau douce. Mais notre bourse ne
nous permet pas d’acheter cette eau constamment. Car elle est hors de prix pour
nous autres pauvres villageois», explique Mme Sarr qui appelle les autorités
étatiques à faire un effort à l’endroit des insulaires.
Youssoupha Ndong
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